Cher.e.s jardinier.e.s amateur.trice.s et passionné.e.s,
A travers cette lettre, je souhaite échanger avec vous les pratiques, savoir-faire et inspirations rencontrés dans les jardins des membres du CPIE du Périgord-Limousin.
Avec ce beau temps et ces moments passés chacun chez soi, j’ai tout un programme à vous décrire !
Ce matin, j’ai reçu une lettre d’Agnès, qui me racontait les différentes étapes de son jardin et son installation :
“Bonjour,
je m’appelle Agnès et quand nous nous sommes installées avec ma compagne dans le Périgord Vert en 2011, nous avons vraiment décidé de prendre le VERT !
Première initiative pour économiser l’eau si précieuse : toilettes sèches et phytoépuration pour les eaux grises. Pour la phytoépuration nous avons choisi le système à un bac, mais il existe aussi la formule du multi-bac. On commence donc par creuser un grand bac de 5 m par 2 m (pelleteuse obligatoire … ou pas si vous êtes courageux), puis mise en place de bâches géo membrane et géotextile pour l’étanchéité, ensuite trois tailles de graviers différents et enfin installation de cinq plantes qui se succèdent : roseaux, scirpes, menthe aquatique, salicaire et iris (je vous passe le détail de la tuyauterie et du bac de paille dégraisseur). Voilà, ce sont les racines des plantes qui filtrent (bien sûr il n’y a pas que ces plantes-là qui filtrent !). Comme nous étions novices, nous avons demandé conseils à Aquatiris.
Concernant une des parties de notre espace potager nous avons opté pour un potager en « trou de serrure » : cartons, branchages secs, cendres, paille, terre, fumier de cheval (merci la voisine), re-terre, grillage autour du rond central pour maintenir le compost, et pierres pour le tour extérieur (c’est lourd la pierre mais c’est beau !). Le compost au centre nourrit la terre et le système et moins gourmand en arrosage. Normalement le diamètre est de 3m ce qui lui permet de meilleures performances en économie d’eau et pour la diffusion du compost (pour celui-ci c’est le rayon qui est de 3 m … oui ben on peut faire des « petites » erreurs !). Vous pouvez trouver beaucoup d’autres modèles en vous renseignant sur la permaculture.
Autre formule potagère lorsque le terrain est en pente et que l’on veut économiser les séances d’arrosages : les BUTES ! Nous avons choisi la formule : tranchée de terre rabattue, branches de bois pourri, cendres, fumier de cheval (encore merci la voisine !) et feuilles mortes (à faire en automne). La première année il n’y a que les petits pois qui ont vraiment aimé, mais l’automne suivant nous avons remis une couche de fumier de cheval (merci … non j’arrête !), de la terre et des feuilles mortes et là je pense que ça va bien pousser (bon, l’herbe aussi mais est-ce si dérangeant ?) !
J’ai pris plaisir à partager avec vous mes quelques expériences de jardinière novice (et un peu faignante) et j’espère très vite m’enrichir des vôtres.
Au plaisir de vous lire,
Agnès”
Construction du trou de serrure
Le trou de serrure 4 années après
Le centre du trou de serrure en compost
Construction du système de phyto-épuration à l’automne
Le système de phyto-épuration à la fin du printemps suivant
En m’arrêtant sur Nontron, Françoise et Guy ont ajouté dans leur jardin des niveaux en bois de noisetier, conservé des tailles de l’automne afin d’aider à maintenir la structure du sol, éviter l’érosion du sol, créer un lieu de vie pour de nombreuses espèces et pour son aspect saillant au jardin !
Niveaux tressés faits en bois de noisetier
Niveaux rassemblés fait en bois de noisetier
Un arrêt sur Varaignes m’a permis de découvrir la nouvelle vue chez Dominique et Marie-Elisabeth qui ont décidé d’accorder à la biodiversité un endroit non fauché pour la libre expression des végétaux et animaux dans la lignée des préconisations d’un Carré pour la biodiversité !
Ils expérimentent également les formes et les reliefs dans leur jardin potager !
Tonte raisonnée faite en avril
L’entrée en mai
La spirale en maraichage
La continuité de la spirale en buttes
Aux alentours, un autre type de spirale, la spirale aromatique, tout récemment construite en pierre taillée, sans mortier.
Cette spirale est un abri pour plein d’insectes, de lézards et pour la végétation qui va maintenir les pierres entre elle . Sa forme en escargot permet de placer les plantes n’ayant besoin de peu d’eau au sommet, les plantes ayant plus besoin d’ombre et d’eau plus orientées sur la face Nord ainsi que les plantes les plus hautes sur la partie basse !
Pour commencer, nous avons thym citron, basilic, coriandre, ciboulette, persil, thym et sarriette ! De quoi se régaler cet été !
La spirale aromatique côté Sud
La spirale avec les plantes ornementales entre les pierres
Le cardinal, Pyrochroa coccinea, en visiteur
En fin de journée et en allant en Haute-Vienne, j’ai croisé Manon et Julien qui s’activent pour mieux connaitre la biodiversité de leur jardin afin de la préserver !
Voici le témoignage de Manon : “Julien et moi recensons les petites bêtes de notre jardin limousin pour faire avancer
les données de recensement de la biodiversité. Nous souhaitons aider à mieux connaître pour mieux protéger ! Nous rentrons la plupart de nos données faunistiques sur https://www.faune-limousin.eu/ (équivalent Dordogne : https://www.faune-aquitaine.org/ ; équivalent Charente : https://www.faune-charente.org/ ou directement sur l’application NaturaList disponible sur Android et iOs qui est associée à tous ces sites). C’est un portail collaboratif mis en place par des associations de protection de l’environnement pour permettre aux volontaires de transmettre leurs observations faunistiques (et maintenant floristiques : vous pouvez renseigner les orchidées !).
Un oiseau qui chante, un papillon qui passe, une salamandre qui nous rend visite, tout est noté ! Et les données pourront être utilisées par les associations par la suite pour créer un Atlas de répartition des espèces par exemple ou connaître les lieux de résidence d’une espèce protégée.
Dans un premier temps, pour apprendre à reconnaître les espèces, n’hésitez pas à vous rapprocher des associations naturalistes près de chez vous ! Vous pouvez également consulter les guides disponibles sur les sites de ces associations, ou participer à des programmes de sciences participatives spéciales jardin comme l’opération Oiseaux des jardins de la LPO ! Vous trouverez sur le site dédié toutes les explications ainsi que des fiches-guides pour apprendre à reconnaître les oiseaux : https://www.oiseauxdesjardins.fr/
Notre mission du moment : recenser les papillons nocturnes ! La preuve en image !
A bientôt peut-être pour partager nos observations biodiversité !”
Comptage et observation du grand paon de nuit par Manon et Julien
La Faucille, Drepana falcataria, observée lors du comptage à Marval, en avril 2020
Quelle journée ! Et ça ne s’arrête pas là, à vous aussi de partager vos réalisations avec nous ! N’hésitez pas à m’envoyer photographies, vidéos ou dessins pour illustrer votre jardin à mc.gicquiaux@cpie-perigordlimousin.org !
Au plaisir de se revoir, je vous souhaite une belle journée dans vos jardins, amicalement,
Marie-Charlotte, CPIE du Périgord-Limousin
Découvrez la campagne numérique de Bienvenue dans mon jardin au naturel sur cet article et les modalités de participation !
